Écrit et Interview réalisés par MBOA NGILA  

Comment les partis politiques écrasent les Noirs en France :  Etude d'un cas précis 

C'est à croire que si OBAMA n'avait pas remporté les élections présidentielles de son pays, la  France ne se serait pas rendue compte sur son territoire du "bagne politique" de ses populations  dites minoritaires. 

Les mots en vogue tels diversité, grenelle refont peau neuve. 

Mais dans quel but ? 

Celui d''endormir la ferveur, de calmer l'excitation de ces Noirs qui se prennent à se voir à l'Élysée  dans quelques années. Dans ce consensus général observé en France, celui d'empêcher toute  candidature qui ne répondrait pas aux "critères nationaux", tous les partis politiques dont le Parti  Socialiste, l'UMP, le PCF et les autres, le mot d'ordre est: intimider "les petits" candidats, menacer  même physiquement ces derniers pour les empêcher de se réaliser. 

On n'a pas encore fini avec le grenelle de l'environnement, qu'on nous sort le grenelle de la  diversité. Il est peut-être indiqué de créer un grenelle d'hypocrisie et de perversité qui colle mieux à  la situation. 

Doit-on rappeler que la diversité dont on parle aujourd'hui est en pleine régression dans ce pays  depuis Gaston Monnerville ? 

Et cette régression ira encore crescendo depuis l'accession à la maison blanche de Barack Obama;  car comment expliquer qu'une France pas encore prête à voir Harry Roselmack ( pas de méprise sur  le nom, c'est un noir) présenter le journal de 20 heures soit subitement prête à accepter un dirigeant  Noir à sa tête ? 

Quelle belle démonstration d'hypocrisie. 

Ce n'est pas en accueillant le président du CRAN aujourd'hui que la question de la diversité  avancera dans ce pays. 

Le CRAN ne représente qu'une seule entité, une seule âme: Lozes Patrick. Continuer à la considérer comme un partenaire des Noirs est une autre des techniques du système pour continuer à se moquer  et de rouler dans la farine les Noirs en ayant bonne conscience de les mettre en évidence. Pour balayer l'accusation fallacieuse faite aux minorités et aux Noirs en particulier ( leur non  représentativité dans les partis politiques qui ne les considèrent que comme des voix en plus et rien  d'autre), nous laissons parler Mme AYMES Claire, victime d'une technique d'éviction comme la  connaissent ceux et celles qui veulent jouer un rôle politique en France en ne se soumettant pas. A ce jour la justice a été incapable de se prononcer sur une affaire pourtant claire (sans jeu de mot  avec le prénom de Mme Aymes), dans la perspective de décourager cette dame. 

Lisez plutôt l'interview de Mme Aymes réalisée depuis son domicile. Édifiant sur les méthodes  utilisées pour "casser du Noir" en politique. 

Que répondez-vous à ceux qui accusent aujourd'hui les Noirs de ne pas se "mouiller" en  politique en France ? 

Claire Aymes :J’ irais à l’essentiel. Nous ne nous présentons pas en politique ?

Pour ce qui me concerne, j’ai fait un parcours atypique, puisque écologiste non encartée. Mai si je  me racontais, vous auriez un aperçu saisissant des tribulations politiques d’une Marseillaise  d’origine africaine à Marseille. . En résumé, je me suis lancée seule en politique, des partis  traditionnels ont essayé de me « récupérer » pour mieux m’étouffer. 

La dernière mésaventure de Christiane Taubira en dit long sur ce que les Noirs vivent dès lors qu'ils  veulent accéder à certaines responsabilités. PS et PRG ont fait pression sur elle. J’ai observé les uns et les autres et fait la constatation suivante: La politique, c’est le pouvoir. Si il y a bien un sujet sur lequel tous les partis traditionnels sont d’accords c’est bien pour ne donner aucune opportunité politique aux « issus de l’immigration » sub-saharienne notamment.  

1) Je me suis présentée aux législatives 2002 sur la 3è circonscription des Bouches du Rhône à  Marseille. Le moins qu’on puisse dire est que le baptême du feu restera dans les annales. Ma  campagne électorale a été sabotée grâce à la recouverte permanente, pendant toute la durée de la  campagne, de mon panneau électoral, mon seul moyen d’expression. 

Une véritable tournante qui a vu la condamnation, une jurisprudence, des partis politiques UMP, PS, Les Verts, le PC et le FN. 2 condamnés refusent toujours de payer leur dû : Jean Roatta (UMP) et  Yannick Lopez (Les Verts). 

A l’époque, je représentais pourtant un autre parti politique, le Mouvement Écologiste Indépendant.  

2) Mes législatives 2007, toujours sur la 3è circ des Bouches du Rhône (Marseille) se sont soldées  par un vol sans précédent connu de matériel électoral, doublée encore par le viol de mon panneau  électoral. 

Le croiriez-vous si je vous disais que le Procureur de Marseille n’a toujours pas trouvé les  coupables, malgré une enquête diligentée par lui-même dans l’urgence ? 

L’absence des résultats de cette enquête demandée par la Commission Nationale de Financement  des Partis a conduit à une inéligibilité de 1 an et à m’empêcher de fait, à participer aux municipales  et aux cantonales. Si ce n’est pas du cousu main, qu’est-ce que c’est ? 

J’ai donc tiré mes conclusions et ai logiquement créé le parti politique Alternative Démocrate.  Combien d’entre-vous en avez entendu parler ? 

 Il nous est reproché de ne jamais nous prendre en main ? 

J’ai pu réunir plusieurs associations africaines, françaises et européennes dans le Collectif Actions  pour les Victimes Anonymes du Dakar qui luttent contre le loisir des colons Rallye Dakar. Voir notre site : https://www.stop-rallyedakar.com 

Dès qu’il a été su que j’étais d’origine africaine comme mon nom ne l’indique pas, le black out est  devenu total et hermétique. 

Notre pétition contre le rallye Dakar a pourtant, sans relais médiatique, dépassé aujourd’hui les  50.000 signatures. 

Le Cavad continue inlassablement de dénoncer les rallyes mercantiles et mortifères qui déferlent en  Afrique et dans le tiers-monde comme Transafricaine Classic (Paris-Dakar/novembre 2008), Africa  Race ( Marseille-Dakar/décembre 2008) et le Rallye Dakar (en direction de l’Amérique  latine/janvier 2009), alors qu’en France, la sécurité routière est une cause nationale. Je profite d’ailleurs de cet interview pour informer ceux qui pourraient être intéressés qu’un  concours est proposé. 

Un Dakar/Paris organisé dans les villes de France qui possèdent une rue/route de Dakar vers une  rue/route de Paris dans la même ville. Le trajet sera parcouru à pieds, en trottinette, en poussette, en  skate…pas de moto, de camion ou de 4X4. 

Le parcours le plus original sera primé. 

L’hymne national, la Marseillaise, a été parodié pour cette occasion afin de marquer notre  désapprobation. 

Hymne à la Résistance : http://stop-rallyedakar.com/2008/11/

Je ne vous parlerai pas d’autres avancées dues à mes initiatives au sein de l’association Europe  Écologie alors que j’en étais la responsable en Région Paca. Il n’est pas question ici de me jeter des  fleurs mais de témoigner.  

En revenant à notre sujet : Pour être accepté et préposé petite main, il faut être servile, plaire au  maître et passer par toutes les fourches caudines sans protester, sans se révolter, le tout dans un non dit consensuel. 

Ou alors accepter d’être un exécuteur de basses œuvres ou le fossoyeur de ses semblables. 

En prétendant aussi soudainement être favorable à un changement de la gestion raciale de la société  française, en créant précipitamment un grenelle de la diversité, certains espèrent à peu de frais se  soustraire à l’obligation de reconnaître les horreurs de la colonisation et échapper à une repentance  incontournable. 

Tout le monde voit les résultats du grenelle de l’environnement. Je leur suggère logiquement  d’officialiser le grenelle de la perversité et du machiavélisme.  

Il appartient au Noir de se battre, d’arracher sa place et d’obliger sa reconnaissance comme partie  intégrante de la société française. Comme le Noir américain l’a fait. Il doit créer ce qui lui est refusé sans se laisser détourner par les sirènes de la division. Choisir clairement de mourir debout ou de  vivre à genoux. Encore faut-il que les dés ne soient pas pipés. 

Merci de nous recevoir chez vous et de nous accorder cette interview. 

Claire Aymes: Merci à vous de m’avoir donné la parole  

Interview réalisée depuis Marseille par MBOA NGILA