Tétanisés par l’actualité, nos députés se réveillent. C’est bien, la lucidité commence à prendre le pas sur le déni.
Les opérations (opex) sont déclarées menées au nom de la protection des populations civiles ou en application d'accords bilatéraux de défense avec plusieurs pays d’Afrique.
Après les indépendances, la France a signé une vingtaine d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies africaines.
Si la réalité du terrain et l’actualité démontrent à foison la perversité et la malhonnêteté des accords signés, les dirigeants africains, eux, restent d’indécrottables nigauds.
En effet, avec autant d’accords de défense avec une seule et même France, la question évidente de savoir ce que fera cette dernière en cas de conflit entre deux ou plusieurs états africains signataires des mêmes accords aurait dû être posée.
Concernant la souveraineté territoriale des pays d'Afrique francophone, qui est une exigence légitime, ce que tout citoyen du monde comprend.
1) L'armée française n'a plus rien à faire en Afrique francophone.
Elle ne protège pas les populations mais les intérêts des multinationales françaises : Des populations au sous-sol riche meurent de faim au milieu des dégâts écologiques irréversibles causés par nos entreprises.
2) L'armée française, en couvrant les pillages et les dictatures amies est définitivement perçue comme une armée d'occupation chargée d'empêcher l'émancipation des peuples.
3) L'armée française peut destituer ou laisser destituer malgré des accords militaires contraignants n'importe quel chef d'état d'Afrique francophone devenu indocile, directement ou par la sous-traitance à divers réseaux paramilitaires.
4) Son départ est exigé de façon de plus en plus véhémente au vu des agressions sexuelles et autres viols d’enfants impunis.
5) Du côté Français, le coût de ces aventures en Afrique est exorbitant en finances et en vies humaines au vu des résultats obtenus.
Comme c'est un point sur lequel les pays concernés ne veulent plus transiger (en quoi ils ont raison, on ferait pareil), on peut proposer de lâcher du lest en rapatriant volontairement nos troupes au lieu de taper l’incruste sous les quolibets.
On peut proposer de continuer à leur vendre le savoir-faire français en armes, formation et/ou logistique si ils le désirent.
Fomenter des rebellions et attaques terroristes si prévisibles que celles qui fleurissent depuis 2 jours est d’un manque de finesse affligeant et réellement contre-productif.
Pour information, en 60 ans, liste non exhaustive des plus tristement célèbres, pour les pays concernés, des opérations françaises connues en Afrique :
Date : 1959/1963
Opération : répression des indépendantistes au titre des accordes défense et d’assistance. Installation du président Ahmadou Ahidjo
MASSACRES AU CAMEROUN et GENOCIDE EN PAYS BAMILEKE (entre 800.000 et 1million de morts)
Lieu : Cameroun
Chef de l’État : Ahmadou Ahidjo
Nom de l’opération : non nommée
Date : 1961
Opération : Lancée le 18 juillet 1961, avec pour but le maintien de la base militaire navale de Bizerte.
Lieu : Tunisie
Chef de l’État : Habib Bourguiba
Nom de l’opération : "Bouledogue" (transformée en opération « Charrue longue » pour le maintien de la base militaire navale de Bizerte en Tunisie).
Date : 1964
Opération : Rétablissement, le 18 février 1964, du président Léon M’ba après un putsch d’une partie de l’armée.
Lieu : Gabon
Chef de l’État : Léon M’ba
Nom de l’opération : non nommée
Date : 1968-1972
Opération : Opérations contre la rébellion du Tibesti au Tchad.
Lieu : Tchad
Chef de l’État : François Tombalbaye
Nom de l’opération : « Bison »
Date : 1969
Opération : de mars 1969 à juin 1971, contre les rébellions du Tibesti et du Frolinat.
Lieu : Tchad
Chef de l’État : François Tombalbaye
Nom de l’opération : « Limousin »
Date : 1977
Opération : Intervention conduite de décembre 1977 à juillet 1978
Dans le but de repousser le Front Polisario du territoire mauritanien, dans le secteur du train minéralier Zouérat-Nouadhibou et de libérer les coopérants français enlevés quelques mois auparavant.
Lieu : Mauritanie
Chef de l’État : Mokhtar Ould Daddah
Nom de l’opération : "Lamantin"
Date : 1977
Opération : Soutien au maréchal Mobutu Sese Seko contre la rébellion du Shaba. (19 mai - 14 juin)
Lieu : Zaïre
Chef de l’État : Mobutu Sese Seko
Nom de l’opération : "Verveine"
Date : 1978
Opération : Opération menée dans la ville minière de Kolwezi envahie au début du mois de mai par les rebelles katangais, soutenus par l’Angola.
Lieu : Zaïre
Chef de l’État : Mobutu Sese Seko
Nom de l’opération : « Léopard » ou « Bonite ».
Date : 1978
Opération : de mars 1978 à mai 1980 pour contrer l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad)
Lieu : Tchad
Chef de l’État : Félix Malloum
Nom de l’opération : "Tacaud"
Date : 1979
Opération : L’empereur Jean-Bedel Bokassa est renversé.
La France intervient de septembre 1979 à septembre 1981. David Dacko est installé au sommet de l’État.
Lieu : Centrafrique
Chef de l’État : Jean-Bedel Bokassa
Nom de l’opération : "Barracuda"
Date : 1983
Opération : Le 18 août, en appui au président Hissène Habré mis en difficulté par les rebelles de Goukouni Oueddeye. L’opération durera jusqu’en février 1986.
Lieu : Tchad
Chef de l’État : Hissène Habré
Nom de l’opération : "Manta"
Date : 1986
Opération : Le 15 février 1986, l’aviation française bombarde la base aérienne avancée de l’armée libyenne à Ouadi-Doum (Nord).
Lieu : Tchad
Chef de l’État : Hissène Habré
Nom de l’opération : "Épervier"
Date : 1986
Opération: Sauvetage du président Gnassingbé Eyadéma, menacé par une tentative de coup d’État, le 23 septembre 1986.
Lieu : Togo
Chef de l’État : Gnassingbé Eyadéma
Nom de l’opération : non nommée
Date : 1989
Opération : du 7 au 16 décembre 1989, après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires de Bob Denard.
Lieu : Comores
Chef de l’État : Ahmed Abdallah
Nom de l’opération : "Oside"
Date : 1990
Opération : De mai à juillet 1990, la France évacue 1800 étrangers après les émeutes de Libreville et de Port-Gentil.
Lieu : Gabon
Chef de l’État : Omar Bongo
Nom de l’opération : "Requin"
Date : 1990
Opération : Soutien au régime du président Juvénal Habyarimana contre les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), d’octobre 1990 à décembre 1993.
Lieu : Rwanda
Chef de l’État : Juvénal Habyarimana
Nom de l’opération : "Noirot"
Date : 1993
Opération : Extraction et évacuation de 77 ressortissants étrangers entre le 9 et le 11 février 1993.
Lieu : Rwanda
Chef de l’État : Juvénal Habyarimana
Nom de l’opération : "Volcan"
Date : 1993
Opération : Formation de l’armée rwandaise
Lieu : Rwanda
Chef de l’État : Juvénal Habyarimana
Nom de l’opération : « Chimère » NOTER LES RÉSULTATS DU CHIMERE : GENOCIDE DE PRES D’UN MILLION DE RWANDAIS
Date : 1993
Opération : Evacuation des ressortissants français. L’ambassadeur de France Philippe Bernard et l’un de ses collaborateurs zaïrois ont été tués.
Lieu : Zaïre
Chef de l’État : Mobutu Sese Seko
Nom de l’opération : « Bajoyer »
Date : 1994
Opération : Evacuation des ressortissants européens alors que le président Habyarimana vient d’être assassiné et que débute le génocide.
Lieu : Rwanda
Chef de l’État : Juvénal Habyarimana qui vient d’être victime d’un attentat contre son avion Nom de l’opération : « Amaryllis »
Date : 1994 ANNÉE DU GENOCIDE RWANDAIS
Opération : La France intervient après l’adoption de la résolution 929 par le Conseil de sécurité de l’ONU de juin à août 1994.
Lieu : Rwanda
Chef de l’État : Théodore Sindikubwabo (intérim)
Nom de l’opération : "Turquoise"
Date : 1995
Opération : Bob Denard et une trentaine de mercenaires renversent le président Saïd Mohamed Djohar. L’armée française intervient de septembre à octobre 1995, neutralise Bob Denard, le ramène en France où il est emprisonné.
Lieu : Comores
Chef de l’État : Saïd Mohamed Djohar
Nom de l’opération : "Azalée"
Date : 1996
Opération : Soutien au régime camerounais dans le contentieux qui l’oppose au Nigeria au sujet de la presqu’île pétrolière de Bakassi. Elle est restituée au Cameroun par le Nigeria le 14 août 2008, après un arbitrage international. L’opération française, qui avait commencé le 16 février 1996, s’achèvera le 31 mai 2008.
Lieu : Cameroun
Chef de l’État : Paul Biya
Nom de l’opération : "Aramis"
Date : 1997
Opération : Officiellement pour évacuer les ressortissants étrangers durant la guerre civile qui oppose Sassou Nguesso appuyé par les forces angolaises à Pascal Lissouba lâché par Elf et la France.
Lieu : Congo Brazzaville
Chef de l’État : Pascal Lissouba
Nom de l’opération : "Pélican"
Date : 1998
Opération : Évacuation de 2500 ressortissants français de Kinshasa entre août et octobre 1998
Lieu : République démocratique du Congo (RDC)
Chef de l’État : Laurent-Désiré Kabila
Nom de l’opération : "Malachite"
Date : 1999
Opération : Protection aérienne et maritime préventive à l’occasion du conflit Éthiopie-Érythrée de 1999 à 2000.
Lieu : Djibouti
Chef de l’État : Ismail Omar Guelleh
Nom de l’opération : "Khor Angar"
Date : 1999
Opération : Du 25 au 31 décembre 1999, la France évacue par voie aérienne des personnalités locales menacées après le coup d’État du général Robert Gueï.
Lieu : Côte d’Ivoire
Chef de l’État : Henri Konan Bédié
Nom de l’opération : « Khaya »
Date : 2002
Opération : L’opération débute en septembre 2002 dans le cadre d’une force de maintien de la paix. Ils sont chargés d’assurer la protection des ressortissants européens et de s’interposer entre l’armée régulière et les rebelles nordistes.
Lieu : Côte d’Ivoire
Chef de l’État : Laurent Gbagbo
Nom de l’opération : "Licorne"
Date : 2003
Opération : Opération européenne en Ituri (nord-est de la RDC) du 6 juin au 6 septembre 2003
Lieu : République démocratique du Congo (RDC)
Chef de l’État : Joseph Kabila
Nom de l’opération : "Artémis"
Date : 2004
Opération : Destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne. Evacuation des ressortissants français. Les soldats tirent sur la foule lors de manifestations anti-françaises notamment devant le fameux hôtel Ivoire. L’opération « Licorne » est également entachée par l’affaire Firmin Mahé (torturé à jusqu’à ce que mort s’en suive par des militaires français dans une supposée opération de police). La justice française a été saisie de la mort des soldats français.
Lieu : Côte d’Ivoire
Chef de l’État : Laurent Gbagbo
Nom de l’opération : "Licorne"
Date : 2007
Opération : Le 3 mars, le camp des militaires français situé au sud de Birao depuis décembre 2006 est attaqué. Les soldats français et les forces armées centrafricaines (Faca) fidèles au président François Bozizé repoussent les rebelles quelques jours plus tard.
Lieu : Centrafrique
Chef de l’État : François Bozizé
Nom de l’opération : non nommée
Date : 2008
Opération : Protection de l’aéroport de Ndjamena et évacuation des ressortissants français au Tchad. Soutien à Idriss Deby Itno sur fond de l’affaire de l’arche de Zoé.
Lieu : Tchad
Chef de l’État : Idriss Deby Itno
Nom de l’opération : Présence française au Tchad.
Date : 2011
Opération : Installation de Alassane Ouattara au pouvoir après le kidnapping de Laurent Gbagbo par les forces spéciales françaises
Lieu : Côte d’Ivoire
Chef de l’État : Laurent Gbagbo
Nom de l’opération : "Licorne"
Date : 2011
Opération : Contribution française à l’intervention militaire internationale de 2011 en Libye. Les premiers avions interviennent après l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lieu : Libye
Chef de l’État : Mouammar Kadhafi
Nom de l’opération : "Harmattan"
Date : 2013
Opération : L’opération débute le 11 janvier. La veille, plusieurs centaines d’islamistes armés se sont emparés de Konna, petite ville du centre du pays. Début de l’occupation de Kidal
Lieu : Mali
Chef de l’État : Pdt de l’Assemblée Nationale Dioncouda Traoré (intérim)
Nom de l’opération : "Serval"
Date : 2013
Opération : Soutien à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) contre les islamistes de la Seleka.
Lieu : Centrafrique
Chef de l’État : Michel Djotodia
Nom de l’opération : "Sangaris".
L'opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014 en partenariat avec le G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Elle était destinée à soutenir les États sahéliens dans leur lutte contre les groupes terroristes armés par :
1) une coopération (formation et conseil des armées partenaires) ;
2) un partenariat (task force Takuba, un détachement européen en soutien des partenaires africains) ;
3) une réassurance (interventions par voie aérienne au profit des forces alliées). Le président de la République a annoncé la fin de l'opération Barkhane en février 2022.
Claire AYMES, Présidente CHANGEMENT CITOYEN